CHEWBAKA42 a écrit : ↑22 juin 2018 11:50
Je peux comprendre le désarroi de certains lauréats (ayant réussi brillamment le concours, mes félicitations) affectés d'office au cadastre, notamment parce qu'ils ignorent tout de cette matière et idéalisent la fonction de vérificateur (pour un pur externe ayant une vague idée de la DGFIP : IFIP = vérificateur). Pour autant, il est quelque peu immature de donner son classement et d'être si rapidement identifiable sur un forum public. Le sens du service public est plus holiste qu'individualiste. La loyauté et l'adaptabilité envers le/du service public l'emportent largement sur des données individuelles, pour peu que l'on considère que le cadastre fasse partie de la filière fiscale et que c'est une affectation a priori possible. S'il en était autrement et que le cadastre était enseigné à Noisiel ou à Clermont, vous auriez tout de même un risque d'y être affecté. J'imagine que la sélection entre GP et FF engendre aussi a posteriori son lot de déçus.
S'agissant des critères, le caractère scientifique des études a souvent été un critère déterminant, puis celui de l'origine géographique s'y est adjoint complété par des "tirages au sort".
S'agissant des métiers du cadastre, le dernier rapport de la Cour des comptes sur la DGFIP pose la question de transférer la mission technique du cadastre pour ne conserver que les missions foncières et fiscales. Ceux qui parlent négativement du cadastre sont souvent ceux qui n'ont jamais exercé aucune fonction en la matière. Pourtant, en tant qu'inspecteur cadastre, vous pouvez être chef d'un service. Vous représentez l'administration dans un certain nombre de commissions qui peuvent être internationales (ce fut mon cas, oui c'est très rare et donc non généralisable). Vous pouvez exercer plus aisément des missions de formation, voire de concepteur de sujet parce que ce monde cadastral est petit. Je connais peu de géomètres qui voudraient être contrôleurs (l'inverse est moins vrai). Je connais beaucoup d'inspecteurs affectés d'office à Toulouse et qui sont restés quelques années plus tard au cadastre alors qu'ils se plaignaient originellement de leur affectation. Et, enfin, je connais quelques ifip qui envient mon poste qu'ils ne pourront jamais avoir parce qu'ils n'ont pas la spécialité. Un ifip cadastre peut être mobile au bout de 3 années et modifier sa spécialité. L'inverse n'est là encore pas vrai.
Je souhaite à tous nos futurs collègues une brillante carrière.
Bonjour,
Merci pour cette réponse et les éléments apportés à propos des carrières dans la branche cadastre, ça donne en effet des perspectives bien plus positives que ce que j'ai pu entendre jusqu'alors !
Serait-il possible de partager plus d'informations à ce sujet ainsi qu'à propos des suites possibles du rapport de la Cour des comptes évoqué (dans quelle mesure influencera-t-il les missions actuelles des inspecteurs attachés aux missions cadastrales ? Quelle faisabilité ont ces propositions et dans quel "calendrier" ?) ?
Pour simplement répondre (sans chercher la polémique ou la dispute), je tiens seulement à préciser un point.
Pour ma part j'ai fait mention de mon rang de classement car naïvement j'avais cru les personnes qui m'avaient parlé du fait que les affectés d'office au cadastre étaient quasiment toujours des admis en "bas de classement", d'où mon étonnement quand j'ai appris mon affectation à Toulouse. Ce n'est pas pour dénigrer ces candidats-là ; un rang de concours n'est pas pleinement significatif pour moi, et au final peu de choses peuvent distinguer les candidats entre eux, même à classements "éloignés". Quant au fait que ça rende identifiable, ce n'est pas quelque chose qui me gêne beaucoup et je préfère avoir cette franchise là plutôt que tourner autour du pot. Mais ta remarque m'a permis de comprendre que ça peut paraître indélicat, même si ce n'était pas l'intention que je recherchais.
Ensuite, et comme tu le soulignes, ma réticence à l'égard du cadastre vient principalement du fait que ces métiers sont peu ou mal connus des aspirants inspecteurs.
Enfin, je suis bien consciente qu'en postulant au concours, les métiers du cadastre sont l'un de ses débouchés. D'y être affectée ne me donne pas moins envie de me consacrer au service public, mais je pense qu'on peut aussi légitimement faire part de ses craintes d'être affectée dans une branche dont on ne connaît rien et qui conditionne autant ses prochaines années de travail. Je pense que pour éviter ce genre de comportements, qui peuvent certes sembler puériles, une information en amont, par exemple après les résultats et avant que les admis formulent leur vœu de scolarité, serait opportune de la part de laDGFiP avec une présentation sommaire de ces deux scolarités. Même si cela doit aussi être fait par les candidats, l'information ne sera jamais aussi exacte que si elle est fournie par l'administration elle-même car pour avoir échangé avec plusieurs inspecteurs, je n'ai que rarement eu un avis "objectif" sur l'ensemble des carrières possibles.
Bref, merci encore pour les éléments soulignés, ça me rassure d'entendre quelqu'un parler "avec foi" de son poste au cadastre