Bonjour à tous, à mon tour de vous raconter mon épreuve d'entretien.
I/ Le jury me demande de me présenter et de décliner mes motivations,
je donne donc mon nom, mon âge, j'explique que je suis fils d'expatrié et que j'ai eu mon bac dans un lycée français à l'étranger. Je parle de mon parcours de 3 ans au sein d'un organisme humanitaire puis de mes études de droit que je n'ai pas pu mener à terme.
Question 1: On me demande dans quels pays j'ai vécu donc j'en fais une liste non-exhaustive.
Ensuite, le jury me demande pourquoi la Police. Je raconte quelque chose de traumatisant que j'ai vu dans un pays étranger qui n'était pas sanctionné par la loi du-dit pays. J'explique ensuite que j'ai réalisé que j'étais citoyen du Pays des droits de l'homme et que j'entendais appliquer ces valeurs dans mon milieu professionnel. Par la suite, le capitaine me demande "pourquoi pas l'armée?" J'explique que mon père est un ancien militaire et qu'il m'a déconseillé la vie de caserne car elle demande trop d'investissement. "Ah bon? Dans la police on finit à 19h?" Non, mais vivre en caserne implique d'amener sa vie privée sur son lieu de travail, et les sacrifices demandés aux militaires de se côté là sont plus importants.
Question 2: Pourquoi n'ai-je pas mené mes études de droit à terme.
J'explique qu'arrivé aux partiels de fin d'année, j'ai eu un problème de santé, ce qui m'a empêché de les passer et que je ne m'intéressait pas assez à certaines matières pour avoir l'envie de redoubler, j'ai donc décidé de passer le concours gpx.
"Et que faites vous depuis?" J'explique que j'enchaine les petits boulots style McDo, Starbucks et que j'ai été pendant un temps Prince Charmant chez Disneyland.
---Fou rire général--- La psy essaie de deviner en riant quel prince charmant j'étais. Et la Major de police me dit que je serai le prince charmant de la Police Nationale. Ca a bien détendu l'atmosphère
II/ Qualités et défauts.
Je parle d'acertivité, ce que je définis, puis de sens de la justice et de ponctualité (j'ai bugué sur le dernier). Puis pour les défauts, je dis que j'argumente parfois trop et que même si ça s'améliore avec l'âge je suis un peu susceptible. On me dit alors que je suis mal coiffé, je m'excuse et dit que je ferai attention à l'avenir, puis on me dit que j'ai baclé mon CV car il est mal écrit. Je réponds calmement que non, je suis désolé si cela donne cette impression, mais que j'ai soigné mon CV.
III/Mises en situation:
Le classique du chien dangereux qui fonce sur un collègue. Je dis que je sors mon arme et tire. On me demande ce que je dirai à Brigitte Bardot qui me colle un procès. Je lui dirai donc que c'était le chien ou mon collègue, et que je n'avais qu'une fraction de seconde pour prendre une décision qui me semble la bonne. On me demande de définir la légitime défense, ce que je fais.
Puis "Je suis avec un collègue en ilotage dans une cité, on est pris à parti: que faire" Je demande sur quel plan je dois parler de ma réaction: sur les insultes ou je dis comment je me comporte sur le plan professionnel. On me dit les deux. J'explique que sur le plan professionnel je tente de me mettre à l'abri et d'appeler des renforts. Quand aux insultes, je ne me sens pas visé car ils insultent plus l'institution et le porteur d'un uniforme que je respecte énormément, mais pas moi personnellement. On me dit "mais ils insultent votre mère" Je dis que ma mère va très bien et que je la laisse où elle est en ignorant ce qu'ils disent.
La psy me demande: Votre chef de Brigade vous demande de faire le café tous les matins, vous le faites? Je dis que oui, je pense que c'est l'apanage des nouveaux dans toutes les professions. Donc je m'exécute. On me dit que cela continue pendant 2 ans. Je dis qu'au bout d'un moment j'en parlerai à mon chef de brigade mais sans non plus en faire une affaire d'état car cela n'est pas un énorme sacrifice et ça ne mérite pas de créer une mauvaise ambiance au sein de la brigade. Ce n'est pas comme si on me demandait de faire 2 heures de patisserie tous les jours.
Nouveau rire: vous n'aimez pas cuisiner? Si, mais pour moi et mes proches et surtout quand ça me fait plaisir.
Puis, dernière Mise en situation de la psy: Vous intervenez sur une agression similaire à celle dont vous avez été témoin dans votre jeunesse et qui vous a marqué, que faites-vous? J'explique que si l'équipage est assez important je tente de me mettre en retrait en en parlant à mon chef de bord afin de ne pas y prendre part de manière trop importante. Elle me demande si je pense ne pas être capable de me maitriser. Je répond que si, je pense que tout ira bien, mais le propre des émotions est qu'on ne les contrôle pas, qu'on ne se connait jamais à 100% surtout à mon âge, et que je préfère être prudent.
IV/ Plan de carrière
On me demande comment je vois ma carrière.
Je répond que pour moi le métier s'apprend sur la Voie Publique donc que je souhaite intégrer une brigade de roulement, puis une unité de police de quartier afin de faire de la "petite procédure". Le commissaire me coupe en me disant que "ce n'est pas passionnant, ce que l'on y fait" Je répond que je fais ça pour me rôder à la procédure et ensuite passer mon Bloc OPJ et intégrer un service d'investigation. Il me dit "AAAH! Bonne réponse"
Puis on me dit "Avec votre profil, vous pourriez intégrer les Renseignements intérieurs, vous savez ce que l'on y fait?"
Je définis ce que l'on y fait et ils me demandent si ça m'intéresserait. Je réponds que oui.
"Vous pourriez faire les écoutes 8h/jour?"
Oui car c'est le sort que l'on réserve aux nouveaux arrivés et je suis prêt à ça pour me faire ma place. Et puis, ce n'est pas pire que de faire le café tous les matins
La psy rigole.
V/ Actualité
Je parle des différents sujets qui m'ont marqué
"Que pensez-vous de l'affaire Dieudonné?"
Je donne mon point de vue, puis "si vous deviez écrire un sketch sur la police?" Je dis que je m'inspirerai des inconnus, les maîtres en la matière à mon avis. Que j'aime beaucoup Marcel Patulacci, brigadier de police. On me dit que c'est Robert, je réponds qu'il y a Robert Robichet et Marcel Patulacci (ça a l'air con mais à mon avis ils ont voulu voir si je me démontais face à une personne qui me contredit car ils m'ont répondu que je connaissait mes classiques en riant)
Le commissaire me dit qu'il trouve ça nul et lourdingue. Je lui réponds que je ne suis pas d'accord, que moi je trouve ça très drôle et bien fait, mais que l'humour est subjectif. Il a eu l'air de le prendre avec le sourire.
Puis bip de fin, on me laisse 1 minute pour les convaincre. Je dis que j'ai vraiment envie de faire ça et pas autre chose, et que tout ce que je peux garantir, c'est que quand on a une volonté comme la mienne, on se donne à 100%. C'est donc ce que je ferai en ENP si je suis pris.
Voilà, désolé pour ce long récit. J'espère que ça aidera certains d'entre vous.
Vous en pensez quoi? Y'a-t-il de grosses erreurs?
---Edit---
Pour ce qui est des langues, au bout d'une phrase mon examinateur m'a demandé si j'étais bilingue. J'ai dit oui. On a parlé 10 minutes et m'a dit qu'il n'était jamais allé au dessus de 18, mais que ça sera dur pour les autres candidats d'avoir une meilleure note que moi, donc je suis hyper content de ce côté là, plus rassuré que pour l'Oral