Bonjour,
Comme beaucoup, ce forum m'a beaucoup aidé. Aujourd'hui les résultats sont tombés et j j'en profite pour vous faire un petit compte rendu.
J'étais convoqué à la base à 15h30 le 21 août mais 2 jours avant, le SGAP m'appelle pour savoir si je peux venir plus tôt (à cause des éliminés au sport). J'accepte en me disant que plus tôt je passerai, plus tôt ça sera fini.
Alors j'arrive à 13h30 et j'attends dans le couloir. Le jury revient de la pause déjeuner et aux alentours de 13H40, je commence à les entendre lire mon CV et ma lettre de motivation à voix haute en disant que j'avais un profil atypique. Le stresse monte d'un cran.
Juste pour vous planter le décor, je suis diplômé d'un master en économie et je travaille dans un tout autre domaine (banque...). J'avais peur notamment des remarques et des tentatives de déstabilisation concernant ce sujet.
L'un des membres du jury vient me chercher.
J'entre et j'attends qu'ils me disent de m'asseoir. Le commissaire me dit directement en lançant le chrono "Bonjour, c'est à vous, présentation de votre parcours scolaire et professionnel". Alors, étrangement, je ne m'y attendais pas du tout, je pensais justement que le jury appréciait les présentations non linéaire de façon à moins s'ennuyer. Du coup, je ne parle pas du tout de la présentation que j'avais préparé et je m'exécute. A savoir : nom, prénom, diplôme, parcours pro. Par la même occasion, j'en profite pour expliquer pourquoi je passe ce concours et pas les concours de catégorie A et B (a savoir grosses lacunes en droit pénal).
J'explique que mon projet de devenir gardien de la paix date d'il y a quelques années et que j'attendais de terminer mes études avant de passer le concours.
Question habituelle : Pourquoi changer de domaine ? Ca ne vous dérange pas ?
Je réponds tout en argumentant.
La psychologue me lance juste après avoir terminé ma présentation "Suivez-vous l'actualité ?". Alors, je commence à préciser que je lis l'actualité essentiellement sur mon smartphone (application) mais je nuance en disant que ce je trouve regrettable avec la presse numérique c'est que l'on a moins tendance à retenir les informations et qu'il arrivait souvent de lire les notifications sans forcément creuser le sujet. La psychologue parle au commissaire et confirme en racontant une étude qu'elle avait lu sur ce sujet.
Toute de suite après : les sujets vous ayant marqué récemment ?
Alors... Difficile comme question car beaucoup de sujet recemment pas évident à traiter avec des personnes travaillant notamment dans le milieu : je parle de l'affaire Benalla, mais aussi d'un hommage rendu au lieutenant colonel Arnaud Beltrame.
La psy me coupe et me dit "Et au niveau politique ? "
Je parle du remaniement avec les départs de Nicolas Hulot et Laura Flessel.
Le brigadier me coupe et me demande qui ils sont et par qui sont ils remplacés ? Je réponds De Rugi et Maracineau.
Il me demande alors qui ils sont. Je réponds honnêtement que j'ai vu l'information mais sans trop m'y attarder en précisant que je savais qu'elle était une ancienne nageuse.
Le commissaire me demande les directions de la PN : je m'exécute en expliquant un à un les directions. Il m'arrête sur IGPN et DCCRS pour me demander d'expliquer plus longuement. Du coup, je perds le fil et je m'excuse car je ne sais plus où j'en étais (J'avais cité 5 directions il me semble). Le jury me dit "Non, c'est déjà bien". Je suppose que le fait d'argumenter à chaque fois les a plu. Ils me disent "On va passer sur les différents corps hein?".
Je suis assez satisfait pour le moment mais le commissaire hausse le ton comme pour donner du rythme et marquer qu'il guide l'entretien.
Alors... dans ma LM j'avais parlé des attentats... Du coup je m'y attendais tôt ou tard. Le commissaire attaque immédiatement à la fin de ma phrase de me demande "Qu'est-ce que Daech ? Comment est-ce qu'ils fonctionnent ?"
Je réponds.
Il me demande immédiatement "Avant Daech, quelle mouvement le monde a connu ?"
Et là, trou noir, déstabilisé, j'essaie de me rattraper en parler des attentats de 2001, d'Oussama Ben Laden. Mais tout bonnement impossible de sortir le mot Al Quaïda.
Direct après, la psychologue me demande : combien de type d'infraction il existe ?
Je vous cache pas que j'étais assez déstabilisé par rapport à la question précédente mais sans regret (ce qui peut paraître stupide pour quelqu'un d'autre) j'étais incapable de sortir : Délit, crime et contravention (je l'avais dit : droit = lacune).
Par la suite, "qu'est-ce que vos proches disent de vous ?" A savoir qualité/défaut reformulé. Je parle de la franchise, de l'intégrité...
Le capitaine (4ème membre) me dit "Je vois que vous êtes motard"
Je lui dis oui en souriant (en comprenant qu'il est dans la brigade motocycliste). Il me demande quel moto j'ai.
Je lui réponds et en prenant de l'avance (je sentais que la question allait venir) et oui j'ai déjà eu 2 contraventions. (Il sourit et me dit qu'il allait y venir).
Il me demande pour quelle infraction. Je lui réponds. Il me demande "Etes vous fougueux ?" Je réponds clairement "Que voulez-vous dire par fougueux ?" (Ne pas hésiter à demander à reformuler ou répéter en cas d'incompréhension, en plus ça vous laisse le temps de réfléchir). Il me demande est-ce que je suis du genre à m'énerver. Je lui réponds que non, que je suis une personne calme et réfléchi de nature.
Le brigadier me coupe et me dit : Vous avez parlé des attentats, est-ce que vous avez vu l'histoire du membre de la BRI touché par une balle le jour des attentats ?
Je réponds que oui en voyant où il veut en venir. Il me rétorque immédiatement "Est-ce que vous vous voyez vous dans la situation de ce policier et de devoir entrer tout en sachant que l'individu a un fusil d'assaut en face ?"
Je prends ma respiration et je dis que pour être honnête, il est facile de dire oui que je le ferais devant vous, mais je dois avouer que ça nécessite énormément de courage et qu'il s'agissait d'une unité d'élite. En gros, qu'aujourd'hui j'aurais du mal à vous dire oui, mais si je souhaite m'engager c'est pour me mettre au service des autres et que s'il fallait le faire...
J'ai décidé vraiment d'être honnête à ce moment car je me disais que de dire "Oui je le ferai" pourrait être pris comme une réponse bateau.
Le capitaine me répond : "Avez-vous peur ?" je réponds "pardon ?" Il me dit "Dans la vie en général, avez-vous peur?"
Je lui dis non pas spécialement. Le brigadier me demande "Pensez-vous que la peur est utile ?" J'argumente en disant que tant qu'elle ne tétanise pas et qu'elle aide à prendre les bonnes décisions....
Le commissaire : C'est fini, merci, au revoir.
Voilà, c'est à peu près tout. Les 25 minutes sont passés extrêmement vite. Très peu de temps de reflexion, les questions fusaient de tous les côtés.
En sortant de l'entretien, j'étais plus ou moins satisfait bien que lessivé. Après 3 semaines d'attente, j'étais beaucoup moins satisfait je ne vous le cache pas. Impossible de savoir s'ils ont apprécié ou non votre profil. Pour moi, l'admission était mort par rapport aux questions sur les attentats mais aussi sur l'intervention de la BRI. Les questions sur la peur étaient compliqués à gérer car il faut rester honnête en sachant que ce que vous dites peuvent vous pénaliser.
Arrivé devant le jury, vous avez le choix, être honnête ou pas. J'ai décidé de l'être. Si vous amenez le jury sur un domaine, maitriser le au maximum. Je m'en voulais énormément pour les questions concernant Al Qaïda (vraiment dû à un trou noir sur le moment à cause du stress).
Je suis admis sur LP aujourd'hui. Je vous tiendrai au courant de mes notes au moment de la réception.
Encore merci à tous ceux qui racontés leurs expériences sur ce forum.
Félicitations aux admis. Courage à ceux qui sont sur LC. Et bonne chance à ceux qui prépare le concours!