Bon, je viens de passer les deux oraux, je vous raconte comme ça s'est passé, pour les intéressés.
J'arrive à 8h00, ma convocation était à 8h30. Je m'inscris, on me dit que je passe l'entretien le matin puis l'oral de langue (Espagnol) l'après-midi. Le SGAP est rempli d'ADS en uniforme (une vingtaine), nous ne sommes que cinq externes présent dans la journée (les "S" à "Z").
Nous attendons, jusqu'à 8h30, dans le silence. J'essaie de "débloquer" la situation, en parlant un peu avec les quatre autres candidats. Deux garçons, premières fois qu'ils passent le concours, super stressés et malheureusement pour eux très très timides aussi... Je préfère donc me concentrer sur les deux filles, qui sont également GAV, très sympathiques et matures. On discute un peu de tout et de rien. Le premier garçon est appelé. 25 minutes plus tard, il sort rapidement en nous lançant un "bon courage", comme s'il avait été à la boucherie. Quelques minutes plus tard, le second garçon est appelé. De même, plus tard il ressort, s'empresse de sortir et nous lance un "bonne chance", sans plus. De même, la première fille entre. Elle ressort après, et nous dit qu'elle ne peut malheureusement pas nous parler, qu'elle doit sortir car le jury le lui a demandé. C'est à ce moment que je suis appelé...
Femme X : "Veuillez entrer, je vous prie."
* J'entre, tendu mais confiant, car j'avais bien préparé l'entretien. Je remarque le psychologue, une capitaine, un commissaire et un brigadier-major *
Moi : "Bonjour madame, bonjour messieurs."
Commissaire : "Bonjour, vous pouvez vous assoir."
* Je m'assois, fais bien attention à ma position. Le dos droit, les mains à plat, les jambes non croisées, je souris au jury. J'allais commencer ma présentation quand... *
Commissaire : "Bien, monsieur, vous êtes là au SGAP de X afin de présenter l'entretien de Gardien de la Paix. Je vous présente Mme X, Capitaine, Mr X, Psychologue, Mr X, Brigadier-Major, et moi-même, Commissaire. Je vais à présent vous demander de vous présenter devant nous."
* Je me présente. J’avais très bien préparé cette partie, essayant d'être le plus clair possible, d'arriver à un ordre tel que cela mène au pourquoi je souhaite entrer dans la Police. J'insiste bien sur ces points-là, car quand j'étais allé à l'oral d'ADS, je ne l'avais pas fait et on me l'a fait savoir en me posant "pourquoi vous avez fait ça (des études de langues) alors que vous souhaitez être depuis longtemps dans la Police ?". Bien, je termine en me disant que je me présente à eux aujourd'hui car je souhaite intégrer et servir la Police Nationale en qualité de Gardien de la Paix, montrant ainsi ma motivation. *
Capitaine : Très bien. Pour vous, en quoi consiste le métier de Gardien de la Paix ? Dites-le nous, pour vous, quelle est la journée type d'un Policier ?
* Je lui réponds que je ne pense pas qu'il y est une journée type dans ce travail. Chaque jour est différent, et il peut se passer des imprévus n'importe quand. C'est d'ailleurs là la grande force de ce métier, on ne tombe pas dans la banalité. *
Capitaine : Très bien, mais qu'est-ce que vous pensez qu'un Policier fait ?
* Je lui réponds que selon ses services, il fait des choses différentes. Pour éviter de chipoter, j'enchaîne quand même par "des interventions, de la prévention, de l'aide aux citoyens". Je me suis beaucoup attardé sur l'aspect prévention, qui est pour moi très important à souligner. La plupart des candidats ne pense généralement qu'à intervenir pour de l'action, de la répression. Malheureusement pour moi, et comme tout devant un jury, on ne se rend pas bien compte du temps parlé, et il est vrai que j'ai parlé peut-être trop longtemps de ça. On me pose donc la question suivante, logique. *
Psychologue : Pourquoi ne pas être assistante sociale, cela correspond à la prévention que vous souhaitez ?
* Je souris, je m'y attendais. Je lui ai dit que depuis très jeune, je regarde les différents projets professionnels qui pourraient m'intéressés. Malheureusement, assistante sociale ne me corresponds pas du tout, car prévention il y a certes, mais je leur réponds que s'il faut agir car l'individu peut-être dangereux, passer la main à la Police ne me plairait pas, car j'aime également cette partie. Je leur réponds que dans la répression, il faut voir une sorte de prévention que seules des forces de l'ordre peuvent mettre en application. Et c'est cette prévention sur laquelle j'insistais. Bref, je me sauve comme je peux, et les rassure sur ma motivation. *
Capitaine : Bien. Avez-vous déjà tiré d'une arme ?
* Je lui réponds que non, car c'est la réalité. J'en ai déjà tenu une, mais n'ayant aucune expérience au niveau de tir, je n'allais pas me déboiter l'épaule (c'était un fusil de chasse) par simple curiosité. J'attends impatiemment l'école pour cela, car je suis curieux de voir comment cela fait et puis bon, apprendre des choses et toujours intéressant. *
Capitaine : D'accord. Que pensez-vous de l'uniforme ?
* Je lui réponds que pour moi, l'uniforme est un honneur. Il est la concrétisation ultime du fait d'être un policier. Il est un honneur, et je le porterais avec honneur. *
Brigadier-Major : "Pensez-vous que les policiers en uniforme sont plus exposés au danger que ceux en civils ?"
* Je réfléchis, il y a un piège dans cette question. J'essaie de le trouver, Je leur réponds que les policiers en civil sont affectés dans des services spécialisés, comme les RG, la BAC. Prenons le cas de la BAC. Ils font des missions très souvent plus dangereuses que les missions d'un policier en uniforme. Mais il est vrai qu'un policier en uniforme est plus ouvert à des insultes, des jets.
Capitaine : "D'accord. Concernant les insultes... Mettons-nous en mise en situation. Vous êtes dans une patrouille de trois, dans une cité de Paris. On vous insulte. On insulte donc également votre uniforme ! Que faites-vous ?"
* Je réponds que j'ignore ces insultes. *
Capitaine : "Ils insistent, que faites-vous ?"
* Je réponds que je leur dresserais verbalement un avertissement, et leur somme d'arrêter cela. *
Capitaine : "Ils insistent encore, et commencent à jeter des choses, à cracher..."
* Je réponds que par sécurité, car nous ne sommes pas des SuperMan et que nous ne sommes pas aptes à maintenir toute une cité si elle se révolte, j'appelle des renforts. Nous essayons de dresser des procès verbaux car outrage à agent. Si nous voyons que dans tous les cas, cela empire, nous partons, car c'est trop dangereux, et qu'il faut parfois laisser aller, même si cela fait mal au coeur. Nous ne sommes pas là pour démarrer au quart de tour, même si certaines situations le demande (comme de la légitime défense). *
Captaine : "Très bien."
(Je dois vous laisser là, je vous dicterais la suite plus tard
![Wink ;)](./images/smilies/icon_wink.gif)
. En espérant avoir un peu aidé dans mes réponses !).